[Le marché aux bestiaux et les abattoirs de La Mouche]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0707 CRDP R01312
technique 1 photographie positive : diapositive couleur ; 24 x 36 mm
description La façade nord de la halle Tony Garnier.
historique C'est en 1901 que Victor Augagneur, maire de Lyon, avalise la construction des abattoirs de la Mouche, en remplacement des installations vétustes de Vaise et Perrache. Son implantation au sud-est de la ville semble pourtant figée depuis 1898, date à laquelle l'architecte Louis Roux établit un avant-projet sommaire. Finalement confié à Tony Garnier, le projet verra le jour sous le mandat du jeune Edouard Herriot. Sa réalisation va structurer ce qui n'est alors qu'un quartier de banlieue délaissé, sillonné de quelques chemins vicinaux, semé de bicoques. Les abattoirs initient surtout cette dynamique de constructions au Sud que vont renforcer encore le port Edouard-Herriot et le stade de Gerland (1913-1919). Pour couvrir cette halle de 220 mètres de long et 80 de large, Tony Garnier architecte se fait ingénieur et invente une structure métallique osée, magistrale... tous les éléments symétriques s'épaulant l'un l'autre annulent leurs poussées respectives et, se profilant vers le haut, défient les lois de la pesanteur. Suprême ingéniosité de ce moderne Parthénon, des rotules articulent la charpente, créant un système organique capable d'absorber le mouvement. Les abattoirs partiellement achevés commencent par accueillir, en 1914, l'Exposition internationale urbaine. Mais la guerre interrompt brutalement l'événement. Réquisitionnés par l'armée, ils se transforment en atelier d'armement et en caserne. Ce ne sera finalement qu'en 1928, après 8 années de travaux de remise en état, qu'ils trouveront leur destination originelle. Avec une contenance de 2500 boeufs, 1000 veaux, 2500 moutons et 4000 porcs, la structure avait de quoi nourrir journellement un million de personnes. Ces équipements seront désaffectés en 1974 et les démolitions commenceront un an plus tard. C'est grâce à une vigoureuse campagne de presse que le marché et les pavillons d'entrée, inscrits à l'inventaire des monuments historiques seront sauvés. En 1988, sous l'impulsion de Jacques Moulinier adjoint au maire de Lyon, la grande halle est enfin réhabilitée par Reichen et Robert. Chef-d'oeuvre architectural incontestable, la Halle Tony Garnier accueille les plus grands événements... des Dire Straits à Véronique Sanson, des J.O. d'Albertville à la messe de minuit ou encore du salon du jouet à celui des voyages. Mariage du fer, du verre, de la pierre, de la lumière et de l'audace, cette cathédrale des temps modernes, outil de rayonnement fabuleux, reste aujourd'hui comme l'un des grands trésors de notre ville.

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